• L'Aurore ou le Chaos

    Une nouvelle que j'avais écrite en seconde-première si mes souvenirs sont bons, que je reprends entièrement pour la refaire et rajouter ce qu'il manque, en suivant le même fil, mais en brodant beaucoup plus autour..... Suivant (plus ou moins, en fait, c'est selon les passages :p) les conseils que l'on m'a donné sur la nouvelle originale *air angélique* -sinon, tu vas VRAIMENT te retrouver partout, très chère :p

    Tous les noms des villes (encore à venir) se prononcent à l'allemande, on dit toutes les lettres et les -j se prononcent -ill, sauf un où le -ij se prononce -eille à la hollandaise (je mets ça pendant que j'y pense... mais c'est un peu en avance sur la publication de l'histoire).

  • Nouvelle de 17 pages, donc qui commence à être un peu longue. Le fil du récit est légèrement, comment dire... décousu? Donc si quelqu'un ne s'y retrouve pas, qu'il le dise, surtout.  Un autre "inconvénient" pour les puristes, c'est que les personnages ont un style de langage très oral et donc, rempli de grossièretés.

    Résumé: l'histoire se déroule dans un futur imaginaire où les robots sont rois. Cependant, une terrible vérité est cachée, qui doit être révélée au grand jour si l'humanité veut survivre à cette avalanche de circuits imprimés...

    Lire la suite...


    87 commentaires
  • Matinée du sept juillet 4725. Sept heures quarante-sept.

    Le jeune garçon avait au maximum quinze ans. Il fixait le sol sous lui, prostré dans les branches d'un arbre ; les yeux écarquillés et la respiration sifflante, des gouttes de sueur coulant sur son front, y collant des mèches brunes et bouclées. Il avait eu chaud, mais c'était à présent passé. Il respira plus calmement, se détendit, étira ses bras et ses épaules douloureux en penchant la tête sur le côté, lâchant un grognement sourd. Il était à califourchon sur l'épaisse branche qu'il serrait fermement entre ses cuisses. Il sourit, secoua la tête, et soudain se figea...

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • « -Je ne sais pas pourquoi vous les humains vous êtes si fragiles. Ni pourquoi toi tu as eu la bonne idée d'arrêter de respirer. Ce n'est vraiment pas malin, imagine que j'aie été hostile, hop, un humain en moins, hop, un robot en plus. Quelle idée intelligente, en plus en tombant, tu aurais pu te faire mal. Quelle galère ç'aurait été, alors ! Et puis ce n'est pas comme si tu étais léger... »

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Conversation enregistrée par les services de recherche robotiques le 8 juillet 4725 à minuit vingt-trois.

    -Appelle le matricule 75466_879446. Réponse demandée.
    -[pas de réponse durant plusieurs minutes]
    - 75466_879446, réponse exigée. N'êtes pas là où devriez être. D'après votre trace bio-ionique, êtes à 35°EST, 67°NORD, référents méridien 15 et parallèle 4. Pourquoi ?

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Le 5 avril 4728, quatorze heures cinquante-neuf.
    « -Aigle à Centaure, chantonna une voix grésillante dans la radio. Vous me recevez. L'oiseau est rentré dans sa cage. Je radote : Aigle à Centaure, le poiseau est rentré dans sa caage !
    -Ici Centaure, Aigle, on a bien reçu, on envoie les graines, lui répliqua une voix feutrée.
    -Orchidée à Centaure, ça, ça veut dire qu'on peut rentrer ?
    -Ah, vous aussi vous êtes là ?... Pardon, Aigle à Orchidée, vous pouvez rentrer du coup, oui. Vous disposez de 74 minutes humaines. Et je suis généreux. Grouillez, les gars !
    -Alpha à tout le monde : la voie est libre mais faites vites, mon camouflage pourri va pas me couvrir longtemps. Les vautours vont me repérer bientôt si c'est pas déjà fait.
    -Aigle à Alpha : ton matricule ? Il était trop long et tu l'as oublié c'est ça ? Note, j'ai fait pareil hein...
    -Enfoiré, s'exclama Alpha en s'oubliant, on en reparlera de ce matricule ! Salopard va ! »
    Le rire d'Erwann grésilla dans l'écouteur d'Alpha.
    « -Plus sérieusement, comme tu dis, je coupe. Ovaiiiire !
    -C'est ça à toute, et enfoiré toi... »
    Alpha coupa. Décidément, il aimait bien Erwann...

    *
    * *

    Le 9 juillet 4725 -lever du Soleil.
    « -Alpha, là, je t'emmène dans une ville d'humains. Il faut que tu montres bien que tu es inoffensif, on a des siècles de préjugés négatifs sur vous et ça, ça ne part pas facilement... donc... »
    Erwann ne termina jamais sa phrase. Les portes en bois sculpté étendaient leur masse et leur puissance devant eux. Ce n'était jamais que du bois mais d'immenses visages y avaient été sculptés, auréolés de feuilles, flammes, vagues, scènes de combat et gravés de glyphes incompréhensibles ; leur conférant la majesté que leur taille avait omis de leur donner. Une longue trompe fit entendre son appel, une seule longue note grave, le souffleur masqué par les créneaux au dessus des portes, et elles s'ouvrirent lentement dans le plus grand silence.
    Erwann prit Alpha par le bras. Il lui avait déniché une sorte de houppelande brune dont le capuchon masquait la figure du robot et dont les pans lui fouettaient les jambes, traînant dans la terre derrière lui. On avait récemment jeté de l'eau par terre et des enfants s'ébattaient dans la cour, dans la lumière fade et grise de l'aube tout juste naissante. Un gamin couvert de boue lâcha la poignée de terre qu'il tenait et fixa les nouveaux arrivants, écarquillant ses yeux bleus, avant de s'écrier en se précipitant sur l'adolescent :
    « -Erwann ! T'es revenu ! »
    Il s'accrocha à sa jambe, maculant de terre et de poussière le treillis. Une petite fille à la tignasse en broussaille suivit et, tirant sur la cape d'Alpha, lui demanda d'un air sérieux :
    « -T'es qui toi ? Je te connais pas et t'as l'air bizarre. »
    Tous les enfants s'amassèrent autour d'Erwann, le harcelant de questions sur sa sortie et son « copain bizarre ».
    « -Ca c'est bien passé ?
    -T'as trouvé quoi ?
    -C'est qui lui ?
    -Il est gentil ou il est méchant ?
    -Pourquoi il est là ? »
    Erwann s'agenouilla dans la boue en s'en flanquant jusqu'à mi-cuisse et fit signe à Alpha de faire de même, avant de lui tirer la capuche en arrière avec sa main gauche gantée d'une mitaine noire.
    « -Lui, c'est un robot, d'accord, mais s'il avait pas été là, je serais jamais revenu pour vous raconter des âneries sur ce qui se passe dehors alors oui, c'est un vrai gentil. (puis, à Alpha) Eux, c'est les gamins, c'est la ligne de défense anti-gens-bizarres numéro un. Ensuite, y'a les tourelles, là (il se tourna, tordant sa taille, pour montrer à Alpha les gigantesques arbalètes sur le chemin de ronde. De la taille d'une petite DCA, les engins tiraient des lances à plus de quatre cent mètres).
    -Il est chouette, le robot, hein.
    -Bha oui.
    -Comment il s'appelle ?
    -Tu peux lui demander, il sait parler, leur répliqua Erwann en rigolant sous cape.
    -Et dis monsieur robot, comment tu t'appelles ?, lui demanda un gamin de cinq ou six printemps , blond comme les blés et au visage à moitié tartiné de boue brune.
    -Je m'appelle Alpha.
    -Comme la lettre ?
    -Non, comme Alpha du Centaure.
    -Trop bieeen t'es une étoile alors ?
    -Pas vraiment, mais... »
    Les gamins se pressèrent autour du robot, délaissant Erwann. Et pourquoi t'es tout blanc ? Tu viens d'où ? On peut toucher ? T'es tout doux ! T'es fait en poils de chat ? Mais non banane, en peau de pêche moi je dis...
    Je vous épargne la suite. Alpha, lui, découvrait le monde. Et combien le sien était gangrené de mensonges, pourri de l'intérieur par les trahisons, les secrets...
    Il aimait les enfants.La fraîcheur de leur innocente curiosité, la lumière et cette grande naïveté dans leur regard, leur douceur et leur gentillesse. Il comprit pourquoi les hommes élevaient leurs enfants loin des carnages et de la violence, et fut touché par les retrouvailles entre Erwann et sa petite sœur de quatre ans. Il réalisa pourquoi il s'en serait voulu de n'avoir pas sauvé l'adolescent. Il découvrait les sentiments qu'il était capable d'éprouver, et il sut alors qu'il allait réellement tout faire pour éviter que toute cette douceur soit foulée au pieds par les robots. Il allait tout faire pour que ce monde ne sente pas le désinfectant et le métal. Pour que les robots ne gagnent pas sur les hommes. Bien sûr, les hommes avaient aussi du mauvais. Mais ils étaient capable de faire montre d'une telle affection envers un inconnu, comme la mère d'Erwann qui le serra dans ses bras en pleurant et en le remerciant de lui avoir ramené son crétin de fils...
    La petite sœur d'Erwann fusa de sa maison environ dix minutes après leur arrivée, alors que l'adolescent mort de rire tentait de décrocher les petits accrochés à ses basques pour se relever sous l’œil rieur des parents de ces derniers. Elle se figea, littéralement clouée sur place. Elle resta plantée au milieu de l'esplanade presque une minute entière, s'enfonçant de quelques centimètres dans la boue liquide, puis se mit à hurler de toute la puissance de ses poumons :
    « -GRAND FREEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEERE ! »
    Erwann se tourna vers la source du cri. Sa sœur semblait avoir une réserve d'air infinie dans ses poumons, le cri dura un temps effroyable. Autour d'elle, tout était vide et silencieux, tout s'était figé. Ses petits poings et ses yeux crispés et fermés, elle criait de toute la force de sa voix pour que son frère vienne la chercher.
    Alpha ramassa dans ses bras le dernier gosse qui n'avait pas compris qu'il fallait laisser Erwann se relever, mais ce dernier ne le fit même pas et pataugea dans la boue sur ses genoux jusqu'à sa sœur qu'il serra fort et longtemps dans ses bras. Elle se tut dès que les bras de son frère se refermèrent sur son corps gracile.
    « -T'as ramené Marcus ?, lui demanda-t-elle, les yeux toujours fermés.
    -Non... je suis désolé. Je ne l'ai pas retrouvé, lui souffla Erwann.
    -C'est qui qui est avec toi ?
    -Un robot. Il est gentil. Sans lui tu aurais perdu ton autre grand frère aussi.
    -T'avais pas pu le sauver comme moi la première fois...
    -Je sais.
    -Tu l'as pas trouvé.
    -Non.
    -Au moins, t'es là, toi », conclut la petite sur un ton de reproche.
    La mère sortit à cet instant à la suite de la petite. Erwann se releva pour la serrer dans ses bras. Elle n'aurait pas voulu que les robots lui prennent tous ses garçons. Les portes s'étaient refermées sur son mari et un de ses fils, c'était assez.
    Elle se dirigea ensuite droit sur Alpha qui, gêné, essayait d'enlever la boue sur son vêtement. Elle le serra dans ses bras longtemps et le remercia. Les mères ne pleurent pas leurs enfants vivants. Seulement les morts....


    8 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique