• Texte écrit pour le concours de Miss Koota (ici). J'essaierai de l'illustrer un peu plus tard, mais je ne garantis rien u.u ... enjoie!

     

    C'était la nuit. Cela faisait cinq ans qu'il conduisait sur la même ligne. Il conduisait un train, le même. Il partait du même endroit pour aller au même endroit, y rester 24h et ensuite revenir, le tout une fois par semaine depuis cinq ans.. Mark avait l'habitude de la ligne. Il pouvait y conduire son train les yeux fermés. D'ailleurs son train c'était tout ce qu'il lui restait.

    Sa femme l'avait quitté depuis deux ans déjà, leurs enfants ne lui parlaient presque jamais. Il n'avait pas été un bon père pour eux. Il ne savait jamais comment s'y prendre. Comme avec sa femme...

    Il ne se souvenait plus de ce qui les avait poussés à divorcer. Il avait déménagé loin d'elle, dans un autre pays. Il espérait l'oublier, mais son absence la rendait encore plus présente...

    Il n'était pas sociable. N'avait jamais réussi à se faire d'amis. Il aimait bien les gens, mais il ne pouvait jamais nouer de contact avec eux. Il ne savait pas pourquoi.

    Et tout ce qu'il lui restait dans ce monde, c'était son train. Il en prenait bien soin. La machine était toujours impeccable...

    Cette semaine il y avait du brouillard, la nuit était tombée plus tôt qu'à l'accoutumée, et il n'y voyait pas grand-chose, il avait ralenti le train. Il savait qu'il allait bientôt arriver à un aiguillage. Il prenait la voie de droite. Il tira sur la poignée, déclenchant un puissant coup de sirène pour prévenir l'homme chargé de l'aiguiller qu'il devait changer la voie.

    Sur la voie de gauche, il y avait un tunnel sombre. La voie était presque désaffectée, dans un état tout juste passable, et elle menait tout droit dans cette large bouche noire qui semblait vouloir avaler les trains. L'homme posté à l'aiguillage lui fit un signe, que Mark lui rendit... puis il s'aperçut que l'homme n'était pas le même que d'habitude. En fait, en le regardant mieux, il s'aperçut que c'était une femme. Presque drapée dans une salopette aussi ridiculement longue que ridiculement large, elle portait en dessous un t-shirt rouge passé à manches courtes, et avait les bras et les pieds nus. Malgré la température, elle ne semblait pas avoir froid -alors que Mark, lui, avec la fenêtre ouverte, pourrait voir son souffle se cristalliser dans l'air...

    Elle était appuyée sur le levier de l'aiguillage, nonchalamment, comme si elle attendait à un rendez-vous. Sous sa casquette molle et trop grande, ses longs cheveux noirs volaient... dans un vent qui ne soufflait pas. Il n'y avait pas de vent.

    Mais ses cheveux volaient.

    Sans s'en rendre compte, Mark prit la mauvaise voie. La fille l'avait mal aiguillé. Il s'en rendit compte seulement lorsque la large ouverture du tunnel se profila, à seulement quelques mètres devant lui. Ce n'était pas si grave, son train était vide cette semaine. Mais cela l'embêtait tout de même. Il voulu repartir en marche arrière, tira d'un coup brusque sur la poignée de frein.

    Cette dernière lui resta dans la main.

    Le train s'engagea donc dans le tunnel.

    Après quelques mètres d'interminable obscurité que même les puissants phares du train ne pouvaient pas percer, soudain, tout le tunnel s'illumina. Mark se frotta les yeux, les rouvrit : des milliers de petits points lumineux tapissaient irrégulièrement les murs, flottaient dans l'air. Le train roulait comme sous l'eau, au ralenti, avec ces petits flocons de lumière qui nageaient tranquillement dans l'air humide et immobile, calmes et silencieux.

    Mark n'osait plus respirer, de peur de briser la paix du moment. Il sentit un grand calme l'envahir, et regarda autour de lui : il ne voyait plus ni l'entrée ni la sortie du tunnel, comme s'il était enfermé dans une espèce de bulle, avec ces petites boules lumineuses et d'aspect pelucheux.

    Il remarqua un léger mouvement en haut de son champ de vision, leva les yeux … et resta bouche bée, estomaqué.

    Des milliers de mouchoirs blancs descendaient lentement du plafond, frissonnant et virevoltant sous un vent intangible, en un gracieux ballet de tissu ou de papier. Il tendit le bras pour en attraper un, mais les carrés immaculés se dérobaient sous ses doigts et il ne parvenait jamais à les toucher.

    Alors il le vit. Le mouchoir. Celui-là était différent des autres. Les autres étaient blancs, doux, paisibles et se jouaient de lui et de ses tentatives pour les saisir.

    Celui-là était rouge. Non pas du bel écarlate d'un coquelicot dans un champ, ni du pourpre d'un coucher de soleil. Non. Le mouchoir était rouge sang. Mark tendit la main, il sentait qu'il lui fallait absolument ce mouchoir, le reste ne comptait plus, la lumière s'estompait. Plus rien ne comptait que ce mouchoir rouge éclatant, aveuglant. Le mouchoir rouge se précipita dans sa main.

    Il sourit alors, heureux : il avait compris ce que ce mouchoir rouge lui donnait...

    Il entendit alors un horrible crissement, quelque chose lui frappa la tête et tout devint noir.

    ___________

    Bulletin d'informations, faits divers : un train quasiment vide a déraillé sur le chemin de Castelbois la nuit dernière vers 21h. Une seule victime est à déplorer, le conducteur du train, Mark Dressen, un immigré de 53 ans.


    37 commentaires
  • Me représentant en train de boire mon café du matin. Note: maintenant je ne bois plus de café car c'est tout simplement trop dégueu... Bwef. Le (?) du titre c'est que je sais plus trop si c'était fin de seconde ou début de première, mais je crois fin de seconde.


    4 commentaires
  • Pause, aaah, ma main exige une souris. Combo! Comme je viens de voir son article, happy birthday Miss Louna ;) (oui, c'est un peu vite-fait, mais j'avais pas spécialement envie de faire un truc super-détaillé, pour moi, la photo dit tout).

    Joyeux anniv', Miss Louna


    9 commentaires
  • Hé oui mes amis, j'ai changé un truc minuscule que personne n'a vu et dont tout le monde se fiche mais c'est pas grave, j'en profite pour annoncer la màj toute nulle: grâce à un code trouvé ici j'ai changé mes coeurs de favoris! C'est magnifique, ça sert à rien, mais je trouve ça plus sympa alors vu qu'on peut le faire ben je me suis pas gênée. Du coup, pendant que j'y étais, vu que ça prend super-pas-longtemps à faire finalement, ben je me suis un peu lâchée et j'en ai fait pas mal d'autres. Si quelqu'un se sert, laisse un mot, ça va pas te tuer ;) merci d'avance.

    Les miens:

    Petit truc de merde que personne n'a vu Petit truc de merde que personne n'a vu 

    Les autres:

    Petit truc de merde que personne n'a vu Petit truc de merde que personne n'a vuPetit truc de merde que personne n'a vu Petit truc de merde que personne n'a vu Petit truc de merde que personne n'a vu Petit truc de merde que personne n'a vu Petit truc de merde que personne n'a vu Petit truc de merde que personne n'a vu Petit truc de merde que personne n'a vu Petit truc de merde que personne n'a vu Petit truc de merde que personne n'a vu


    31 commentaires
  • Pour ses mille visiteurs, c'est ici. J'ai participé, il fallait redessiner un des personnages de sa BD, EB actors... J'ai choisi le mec avec le poulpe (le poulpe s'appelle Bloo, le mec s'appelle Morray. Merci DenSarah 8D) parce qu'il me fait complètement délirer. Résultat:

    Défi de DenSarah


    4 commentaires